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«  Il  est où, ton mec ?
- En « cellule », a-t-elle rigolé, pour changer…
- Et c’est là qu’il t’a donné rendez-vous tout à l’heure ? C’est vraiment un tordu. Remarque il est pas seul sur ce tournage.
- Tu fais allusion à qui ?
- La vieille Giulia…Tu trouves pas bizarre qu’elle soit montée toute seule ?
- Ecoute, je sais pas comment t’as l’habitude de fonctionner mais moi je fais confiance à Jeff, et ça marche plutôt bien jusqu’ici.
- Moi je fais jamais confiance, surtout aux femelles !
- C’est logique… Le machisme est un peu ton fonds de commerce, non ?
- Caricature pas, et écoute mieux mes textes.
- Voilà un conseil avisé, parce que je les écoute pas du tout, tes textes. Je suis pas accro au rap comme Jeff.
- T’es une petite précieuse ? Et les racailles te font kiffer quand même ?
- Si c’est pas de la caricature, ça aussi…
- Sans déconner, tu devrais aller voir ce qui s’y passe, dans ma geôle. Je t’emmène. »

 

River m’a jeté un coup d’œil désolé, et elle l’a suivi. Je savais pas trop bien ce qu’il fallait que je fasse. D’autant que ça a duré un moment. Giulia était redescendue, et tout le monde s’en allait. Pas de signe de River, ni de A.S.E.N, ni de Jeff. Alors je suis monté à mon tour, la mort dans l’âme ; car cette reconstitution de cellule me donnait des hauts le cœur. L’étage était désert, sinistre. J’entendais juste du remue-ménage dans la salle des écrans qui donnaient sur tous les endroits de la taule artificielle pointés par les caméras.

 

«  Qui c’est qui se pointe ? chuchotait Jeff, méfiant.
- C’est Allan, lui a répondu River. Jeff, s’il te plaît arrête cette connerie !
- Dis-lui de venir et laisse-moi faire, putain !
- Qu’est-ce qui se passe Jeff ? » lui ai-je demandé, inquiet. Il s’est esclaffé.

 

«  Je l’ai enfermé… Viens voir, viens voir ! Je filme… C’est trop bon ! »

 

En effet, dans l’écran de contrôle, on voyait A.S.E.N , le visage livide, frapper sur la porte blindée qu’ils avaient refaite dans le détail, bouclée à double tour sur lui. Mes turbulences intestinales ont repris aussi sec, tandis que Jeff savourait son moment en tâchant de zoomer sur cette face ombreuse  prise de sueurs froides, avec de surprenants reliefs de moiteur sous l’éclairage vert, et vertical.

 

«  Ouvre cette putain de porte, pédé ! Tu vas prendre cher, j’te jure. Ouvre et viens te battre !
- Où il a vu que la justice se battait à la loyale, lui ? murmurait Jeff. Non, mitonne dans ta marmite de merde, perds tes forces, enculé. Le procédé, c’est ça…
- Qu’est-ce que tu dis entre tes dents, fils de pute ??? On va t’y faire rerentrer, dans ce trou ; t’aurais jamais dû en sortir ! OUVRE !
- Mais ta gueule, caïd de mes deux… Prends ta douche ! »

 

Et aussitôt, Jeff a actionné un truc qui a fait s’ouvrir une trappe effrangée dans le placo pourri du plafond, et un paquet de flotte verdâtre s’est abattu sur sa tête. Aussitôt, River s’est évanouie.

 

«  Merde… a grincé Jeff. Elle est vraiment trop sensible. Mets-la sur le siège. Tu peux couper ma voix ?
- Jeff, c’est quoi ce bordel ??? » Je tâchais de ne pas crier en relevant River qui avait encore les yeux révulsés .

Tag(s) : #Midnight Parlor
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