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talisker.jpgQuelle merde, quelle merde, quelle merde. Vraiment ma vie n'a jamais la même teinte.

 

Les Dieux ne doivent pas tolérer que j'aie quelques heures de jouissance et d'emportement sans me remettre illico après la tête au fond du trou. Il faut dire que peut-être je ne fais pas un très bon protecteur ou un très bon tendre, je n'ai pas l'habitude. Mais je puis vous jurer, mes grands Dieux, que cette fois-ci j'y mettrai tout mon coeur, ce n'est pas pour rien que vous m'avez envoyé ces palpitations, ces exaltations, n'est-ce pas? Ewald est bien celui par qui ma métamorphose arrive?

 

Une fois de plus, mon appartement est un chaos où plane un fumet inaéré depuis plusieurs jours. Et pour cause, tout le monde est parti!

Noëlle, d'abord, vous le savez, c'est peut-être à ma négligence que je dois cette vaseuse solitude dans laquelle je me vautre aujourd'hui.

 

Ouais, j'ai bien vu qu'elle était malheureuse, lâchée par Melvin si rapidement. Mais plus ça va et plus je m'interroge sur la nature de ce "lâchage", est-ce que c'en est un vrai, après tout? Je crois que je redoute surtout de le voir revenir, lui.

 

Avouons-le tout net, tout pédé que je suis, je ne supporte pas que Noëlle puisse suffoquer au mâle plaisir si ce n'est pas moi qui le lui octroie, et je dois bien me rendre à l'évidence; Melvin a été bien plus doué que moi sur ce chapitre.

 

Et mon co-driver? Celui que j'ai eu tant de mal à me faire au bord du circuit? Et que j'ai trouvé de constitution si décevante, demandant beaucoup de caresses, encaissant peu, avec des capacités bucales très arrêtées... Bouhouhou, je lui suis trop infidèle paraît-il, et puisque je suis aussi sensible à son pathos qu'au chatouillement d'une foumi sur le gras de ma ceinture abdominale, il me lâche pour le rallye! Quand je pense que papa Octave nous avait tout payé, et que les routes s'annoncent verglacées à souhait, comme ça me fait bander! Petit con...

 

Enfin, Ewald lui-même s'absente.Oh, pas pour longtemps me dit-il. Quelques jours dans sa famille en Allemagne avant de revenir à Paris pour son opération des cordes vocales (très délicate); besoin d'aller aux sources pour précisément se ressourcer, me dit-il, avant le grand enjeu. Depuis je suis seul et végète entre ses trois coups de fil quotidiens, comme si de ma vie, je n'avais plus rien d'autre à faire que d'attendre sa voix, rauque ou non, abîmée ou non, condamnée ou non.

 

Je devrais être désépéré, sans doute? En fait, pas tant que ça...

Et je le sens bien, dans l'air d'aujourdhui que je hume après avoir enfin ouvert ma fenêtre, il y aura un séisme chez moi dans pas longtemps. J'en entends le grondement d'abord, celui d'une moto sur le trottoir. Oh, my god, Melvin! Mais alors, sait-il, le taureau de combat, que je suis seul aujourd'hui chez moi? Et vient-il me régler mon compte? Ah, c'est inimiginable, la moindre de mes petites cellules survibre d'excitation à cette pensée...

 

Allez, Renan, reprends donc du poil de la bête, et ta peau de chagasse, pourquoi pas? Si tu dois en passer par mille et mille violences, autant les convertir en mille et mille jouissances, stimuler l'ardeur vengeresse du bel hétéro....

"Dans quel mauvais scénar de porno tu veux m'embarquer, Renan? " me fera-t-il avec un sourire désolé "Je marche pas, vider ton whisky, Okay, mais je viens là uniquement pour te remettre le jeu de clés que Noëlle m'avait confié, et je me tire..."

Enfin , je réussis quand même à le retenir avec mon breuvage d'ambre explosive, toute forme de plaisir est un truc qui irradie partout à la surface de sa peau hâlée.

 

Et, chaleur de l'alcool aidant, il tombe le pull de Février. Sous le sexy tee-shirt noir de rocker aux petites manches roulottées, avancent les branches d'arbre tatouées sur son épaule. Je ne peux m'empêcher de frémir en pensant comme, la nuit où je les ai observés, il s'est voluptueusement enraciné en Noëlle. En ces instants où nous parlons, les ombres défilent dans ses yeux comme de longs nimbus à la vitesse où l'aquilon les porte.

 

"Il faut que tu saches, Renan, que la haine et la vengeance me sont les trucs les plus totalement étrangers qui existent. J'ai craqué pour Noëlle, mais c'est parce que je supportais plus d'être enfermé avec elle dans ta cage à poules, là-haut. Je voulais l'emmener sur les routes, pour quelques mois, et elle avait peur.

- Elle n'a plus vraiment peur, maintenant.

-Tout juste, mais c'est sans moi qu'elle a foutu le camp..."

Tag(s) : #Renan et Ewald
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