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C’est Charlotte qui me l’indique, de ses lèvres mouillées, ouvertes sur mon coeur. Les caresses de sa petite bouche ne sont pas seulement jouissives, Alex ; elles me façonnent. Je sais dès lors que l’extrême sensibilité de cette zone n’est pas une simple curiosité. Elle est moi. Charlotte est en train de me faire, avec les mains, avec la bouche ; elle me fait comme une femme ; parce qu’elle vient de perdre une femme, que son désir et son cœur appellent  une femme ; et que dans cet instant-là c’est une certitude ; je suis le meilleur être vivant qui puisse répondre à son désir et à son cœur ; puisque je veux être femme.

 

Son corps est trop petit pour m’y fondre, en prendre la forme, mais il y a ses seins. Pas très gros eux non plus ; 90 B comme les miens aujourd’hui, ce sont les plus amoureux du monde. Je les détaille, je les dévore, ils remplissent ma bouche et mon esprit, comme chaque courbe de son corps, son ventre,  ses hanches, ses cuisses.

Avec cette douceur de peau dégagée que tu m’as offerte cet été, Alex. J’ai appris à être moi en caressant Charlotte. »


Je suis troublé. Mais je soutiens cette idée car elle fait de Charlotte une magicienne, et que de toute façon je n’aurais jamais pu donner les mêmes choses à Thierry.


«  Ceci étant dit, je ne suis pas tout à fait meuf, même maintenant, tu  me l’as bien rappelé il y a quelques minutes…
- Oublie ça, dis-je en tremblant, c’était une parole amère. Ce qu’elle a fait de toi est trop bon pour en garder de l’amertume.
- Pourtant, Alex, elle n’a rien fait de moi. Parce que c’est toi qui me fais le plus sentir féminine.
- Mais alors ? Pourquoi est-ce que tu me racontes tout ça ?
- Chez Charlotte, ce jour-là, je veux aussi explorer l’intime moiteur. La cavité douce et brûlante, avec mes doigts. Mais il y a trop  d’ombre, trop de vapeur, trop d’euphorie autour de ces gestes-là. Et je t’assure, il faut que tu me pardonnes, je ne l’ai pas voulu,  mais comme je ne parvenais pas à explorer Charlotte plus avant, le mec s’est réveillé en moi.
- Tu as brisé l’enchantement. Tu l’as prise comme un hétéro, de la façon la plus banale.
- La plus banale si on veut. Pour elle c’était la première fois… »


Silence de mort dans la chambre. Peut-être qu’avant nous, des dizaines de drames s’y sont déjà joués, environnés, couverts, étouffés par tous les autres habitats du grand quartier.

Tag(s) : #Ma barricade
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