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RetroLOt : La lune se mérite

Article du 20 Juillet 2009 à propos de la réédition de Bivouac sur la Lune (Norman Mailer)

Vous souvenez-vous de cette grande station orbitale dans 2001, celle qui tourne sur elle-même dans sa révolution autour de la terre, et de cette longue séquence sur le Beau danube bleu où la navette suit son mouvement circulaire pour entrer parfaitement dans l'ouverture de cet espèce de sens interdit central?
C'est quand il envisage les corps libérés de l'attraction terrestre que Verseau (Bivouac sur la Lune)se laisse gagner par la magie.

La matinée du lancement fut éprouvante. A côté de cette débauche de technologie et de calculs qui ont accompagné le compte à rebours, on n'a quasiment rien prévu pour assurer le confort des journalistes et photographes qui doivent s'entasser dans un vieux bus scolaire sans clim pour atteindre le point de vue d'où ils seront autorisés à filmer, photographier, observer l'élévation du complexe Saturne V-Appolo XI sur de gigantesques langues de flammes.

Ils leur faut presque se battre pour obtenir une petite boisson fraîche et transpirant dans sa chemise, Verseau enrage de ne pas être tout aussi réceptif à cette grande cérémonie de départ qu'il
le devrait.


De Cap Kennedy, Verseau regagne donc Houston d'où il suivra l'intégralité du vol, et au début de la seconde partie, après avoir établi ce qu'il appelle "la psychologie des machines", il consacrera de longues pages aux procédures extrêmement complexes du lancement; essayant avec un acharnement très technicien de s'approprier cet hallucinant décollage dont il a été le témoin visuel frustré. C'est comme une réparation, mais c'est dur à lire; tout comme sans doute ce fut dur à concevoir et à coucher sur le papier.

Et puis, voilà que le complexe troisième étage de Saturne V-Appolo XI s'est élevé à un peu plus de cent soixante kilomètres d'altitude et qu' il se met à faire le tour de la Terre en une heure vingt-huit minutes. Mais les trois astronautes, dit-il, dans cet univers de grâce où se danse encore le ballet des lois de l'attraction n'ont "pas le temps de jouer". La station orbitale durera à peu près deux heures et demie; et le très grand défi s'annonce.


Avec ce troisième et dernier étage de Saturne V, propulser Appolo à une vitesse suffisante pour se libérer de l'attraction de la terre. Un peu comme un ballon qu'on lancerait avec suffisamment de force pour que, roulant contre une pente il puisse atteindre le sommet et basculer de l'autre côté. Dans l'attraction de
la Lune.

Tag(s) : #RetroLeW
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