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Deux humoristes aujourd'hui très controversés chantaient naguère
"Avoir tort tout seul, c'est plus difficile
Mais c'est bien plus beau que d'avoir raison
Avec une bande de cons..."
Sans toujours bien les comprendre, ces vers délicats m'ont en revanche toujours bien fait marrer, mais très jaune.
Moi je suis persuadée qu'instinctivement on se connaît. Durant l'enfance, je n'ai pas eu besoin de miroirs , qu'ils aient été réels ou psychologiques; j'allais dans le monde sans me demander si mes affections violentes étaient acceptables ou non. Me mettre à nu avec les gens que j'aimais bien ne me posait pas de problème; à eux non plus d'ailleurs(!) Et puis quelque chose comme le "sentiment social" s'est mis à germer, avec lui la méfiance et plus que tout, le refoulement.
C'est lorsque j'ai vu les amis et amies devenir plus distants, plus réservés, moins fusionnels que dans mon esprit s'est érigée peu à peu une muraille: la norme. Cette norme , je ne pense pas qu'on y adhère, mais simplement qu'on la comprend, à coup de déceptions et de frustrations, un peu comme dans ces fictions où on balance des électrochocs à un mec qui répond mal et que, de peur de recevoir une nouvelle décharge, le mec répond ce qu'on attend de lui.
Lorsque je vois le témoignage de gamins, comme mardi dernier sur la 2, qui ont pris la décision d'"émerger" très tôt,sans trop regarder aux conséquences; je me dis que j'ai certes beaucoup réfléchi, beaucoup écrit sur la question, mais que j'ai aussi beaucoup manqué de courage.
Oui, certes, il faut avoir l'honnêteté de ne pas tout mettre sur le dos de la norme ou de la société; mais quelquefois j'ai quand même bien envie de dire hétéro de formatage...
A suivre!