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Absolutely immune
Printemps 89

Dear Brother (of mine)

Tu verrais l'état de ma chambre... Dans une semaine, c'est le Père-Cent, et comme toi il y a quatre ans, je suis absolument incapable de me fixer sur un costume sans tout retourner autour de moi!

C'est sûr, je veux quelque chose de flamboyant, de glamour si possible, d'ultra-révolutionnaire mais sans endosser les hardes des sempiternelles Mariannes qui courent déjà les rues, bicentenaire oblige, Charlottes sur la tête; et dont on ne sera pas débarrassés avant Juillet prochain...

Non, du coquinou, du galactique et du pratique aussi puisqu'il va falloir jouer les saute-ruisseau et certainement demander la petite pièce. Tu n'aurais pas une idée, toi, mon grand frère adoré?

Je sais, je sais, tu as bien d'autres choses à penser, une passion à vivre ; des idéaux à affirmer, un renversement à célébrer (j'espère très bientôt !!!)

Mais l'accoutrement pour lequel je te demande un peu d'inspiration de dépare pas vraiment avec ton état d'esprit du moment, pas vrai?

Tu me demandes comment je vais. Et bien je vais te le dire, tout concourt à me flanquer dans un abîme de désespoir profond; Jocko se fout tellement de moi qu'il s'endort contre mon flanc après s'être envoyé Sixtine. Elle est florissante et mon coiffeur vient de me foirer mon rasage de tempe à un point qui n'est même pas concevable. Elle excelle en tout alors que je stagne et je sens que ce bac va être une vautre visqueuse.

Je guitarre avec les doigts pleins d'ampoules et mon rêve de jouer un jour du synthé s'éloigne à tire-d'aile. Je reste attachée à l'idée d'une hypokhâgne, mais Sixtine aussi et j'aimerais vraiment maintenant que nos routes s'éloignent. J'ai encore perdu deux kilos et j'ai l'allure d'une allumette coupée en quatre (dans le sens de la longueur bien sûr).

Et pourtant, je pète une santé morale d'enfer. Grâce à quoi, ou grâce à qui?

Monsieur Nalyste, tout d'abord. J'ai pas toujours l'impression qu'il m'aide beaucoup, mais il me fait rire; et je pense quand même arriver à me mettre à distance de moi-même beaucoup mieux qu'avant.

Et puis il y a Albrecht; oui tu vas me dire que je te rebats les oreilles avec ce petit pédé (t'es gonflé, quand même!!!) mais tu n'imagines pas à quel point son humour dédramatise mon état.

"Nous sommes tous misérables, ma chère Eponine, me dit-il, mais certains le sont avec un scintillement magique qui vaut toutes les tronches de winners."

Des pères et mère-la-losse plein de charme, voilà ce que nous sommes (ou ce que nous aimerions bien croire).

On se berce peut-être d'illusions, mais on est plein plein d'énergie, et c'est ça qui compte à la fin, n'est-ce pas?

Je t'embrasse très très fort.

Eponine
Tag(s) : #Epo's Eyes
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